Le bénitier est un objet qui me fascine. J’aime les marques que l’eau a laissé en son bord, indiquant ainsi une forme de temps, de disparition, d’attente d’un fidèle, du contact de sa main, du transport de cette eau sacrée au loin.
Ces deux rectangles dont la surface est légèrement creusée de façon à en imbriquer l’eau parfaitement permettent à ces deux matières de se confondent, reflétant l’espace alentour.

 

Lors de leur exposition, il est fréquent de voir quelques individus essayer discrètement de toucher la surface aqueuse. Ils accourent en panique : « désolé, je ne savais pas que c’était de l’eau, j’en ai mis partout ». Les oeuvres d’art sont des objets sacrés, nous ne pouvons les toucher ou dépasser certaines limites dans les institutions d’art. Pourtant certains s’y attardent tout de même malgré l’interdiction. Ce sont ces téméraires qui m’intéressent, ces courageux qui dépassent les limites afin de comprendre l’œuvre au mieux.

 

En art tout comme pour la religion, nous respectons des codes. Mais parfois pour vraiment comprendre une oeuvre ne faut-il pas aller jusqu’au toucher ? Bien sûr ces règles sont mises en place afin de préserver l’oeuvre mais parfois, il me plaît de les enfreindre. Ces Bénitiers sont une façon de capturer, révéler au grand jours ces curieux. J’aime également imaginer qu’ils emportent une partie de l’oeuvre avec eux.

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Résine poly miroir, eau - 20 x 20 x 100 cm.